sac à main

"Ces charmes d’une tristesse intime, c’était eux qu’elle essayait d’imiter, de recréer, et jusqu’à leur essence qui est pourtant d’être incommunicables et de sembler frivoles à tout autre qu’à celui qui les éprouve, la petite phrase l’avait captée, rendue visible."

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, du côté de chez Swann, 1913.

le sac de ma mère, bougie Annick Goutal

La bougie “le sac de ma mère” est ressortie en mai et je me suis précipité pour l’acheter tant je l’adore, mais je ne pouvais concevoir de l’allumer avant l’automne. C’est un parfum qui se prête aux élégances de la rentrée et qui porte en lui une nostalgie qui se prête à la saison. Le sac de ma mère embaume le cuir, le cuir fin et raffiné d’un sac à main, un sac de dame qui contient poudre et rouge à lèvres. C’est un souvenir universel, celui de ce moment où on va chercher quelque chose dans le sac à main de maman, quelque chose qui nous touche tous, l’instant où nous entrons un peu dans une intimité de façon un peu clandestine, celui où nous fouillons un peu dans les secrets d’une femme… C’est à la fois touchant et émouvant.

J’aime d’autres cuirs, celui, plus militaire de Diptyque, qui sent le ceinturon, celui, plus érudit, de Mizensir, cuir et feu de bois, qui évoque les livres précieux et le magasin de chaussures, mais aucun ne me touche autant. Et aucun n’est plus facile à vivre, avec ses airs très civilisés et familiers à la fois, il est parfait pour accueillir des invités sans les effrayer, sans les impressionner.  A condition, peut-être, de ne pas avoir peur de les émouvoir en les plongeant dans leur passé.

Le sac de ma mère, Camille Goutal et Isabelle Doyen pour Annick Goutal, rééditée en 2014.